En présence d'Assimi Goita, Mohamed Ould Ghazouani lutte pour maîtriser son irritation.

La redaction infomondiale24
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Les tensions entre le président de la transition malien et le chef d'État mauritanien ont atteint un niveau critique. Face à cette escalade, peuvent-ils trouver un moyen de désamorcer la situation ? Récemment, Assimi Goita a pris l'initiative de contacter directement Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, une rare occurrence. Le 10 avril, lors de cet appel, après avoir échangé des vœux pour l'Aïd el-Kébir, Goita a exprimé son intention d'envoyer ses ministres Abdoulaye Diop (Affaires étrangères) et Sadio Camara (Défense) en Mauritanie. Ces démarches interviennent après les déclarations du porte-parole du gouvernement mauritanien, Nani Ould Chrougha, qui a affirmé que l'armée répondrait à toute incursion étrangère et que la Mauritanie prendrait des mesures fermes pour assurer la sécurité de ses citoyens aux frontières.

Le 7 avril, des témoins avaient prétendu, dans des vidéos partagées sur les médias sociaux, que l'armée malienne et ses alliés russes du groupe Wagner avaient pénétré en Mauritanie et blessé trois civils. Cependant, des sources officielles mauritaniennes, contactées par 54actualite, ont nié ces allégations, affirmant qu'il s'agissait en réalité de violents affrontements entre membres de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou Jnim). Ces derniers se seraient repliés vers le Sud, près de la forêt de Wagadou, pour échapper aux attaques aériennes de l'armée malienne qui les visent davantage au nord.

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Le 15 avril, Abdoulaye Diop et Sadio Camara ont été reçus par Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui avait précédemment refusé une délégation malienne en mars 2022 suite à l'assassinat de civils mauritaniens dans le cercle de Nara, au Mali. Malgré cette rencontre, cela n'a pas suffi à apaiser les tensions. Quatre jours plus tard, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a convoqué l'ambassadeur malien à Nouakchott pour exprimer ses protestations contre les violations répétées subies par des citoyens mauritaniens pacifiques sur le territoire malien.

Cette situation inacceptable perdure malgré les avertissements répétés de notre pays. Le chef de la diplomatie a déclaré attendre des clarifications de la part du gouvernement malien. Son collègue à la Défense s'est rendu à Bamako le lendemain, le 20 avril, et a été reçu par Assimi Goita. Le président de la transition malienne a publié un décret annulant les nominations de neuf ambassadeurs, dont celle du Mauritanien Cheikhna Ould Nenni, en poste à Bamako depuis juillet 2023, et qui se trouve être le beau-frère de Ghazouani. En Mauritanie, ce sujet sensible s'est déjà immiscé dans la campagne présidentielle. Alors que les autorités font preuve de prudence, la population exprime quotidiennement ses inquiétudes. « Cela doit être pénible.

Justine Spiegel

et Fatoumata Diallo


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