Des discussions nationales se préparent au Burkina Faso en vue de prolonger la période de transition.

La redaction infomondiale24
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 Les députés de l'Assemblée législative de transition ont unanimement approuvé l'organisation de nouvelles assises nationales. L'objectif est de prolonger le régime d'exception militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. Bien que les autorités restent silencieuses, la tenue de ces assises ne fait guère de doutes. Elles visent à décider de la suite de la transition et donc du maintien au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré. Ces assises nationales devraient avoir lieu dans les jours ou semaines à venir à Ouagadougou. Le 26 avril, les 71 députés de l'Assemblée législative de transition (ALT) ont adopté à l'unanimité une proposition de loi pour "l'organisation des assises". "Le vote de cette loi était une formalité, tout comme le sera sa promulgation", a commenté un juriste.

La question des assises nationales était en gestation au sein de la junte depuis plusieurs semaines. Le 15 avril, Siaka Coulibaly, conseiller spécial et juridique du Premier ministre Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, avait abordé le sujet lors d'une intervention sur une chaîne de télévision privée. Suite à cela, les partisans d'Ibrahim Traoré, surnommé "IB", ont vivement réagi pour rejeter cette idée. Pour eux, la prolongation de la transition et surtout le maintien au pouvoir de leur mentor ne sont pas sujets à discussion.

Avec l'accord d'Ibrahim Traoré

Le 26 avril, lors du vote sur la proposition de loi, Ousmane Bougouma, président de l'ALT, s'est adressé aux députés et à l'opinion publique burkinabè. Il a insisté sur le fait que cette loi était proposée "avec l'accord du chef de l'État", comme s'il se sentait obligé de justifier un vote qui soulève de nombreuses interrogations. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas officiellement saisi l'ALT pour cette proposition de loi ? Pourquoi n'a-t-elle pas été délibérée en Conseil des ministres ? Ces questions restent, pour l'instant, sans réponse.

"Pourtant, la réalité est simple", affirme une source à l'ALT. "L'initiative est venue du président de transition et de ses proches, qui l'ont portée à l'Assemblée pour lui donner une sorte d'onction populaire." Qui participera à ces assises nationales ? "Ceux qui veulent qu'Ibrahim Traoré reste président de transition à vie", ironise la même source. Les participants pourraient inclure des membres du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration 2 (MPSR 2, la junte au pouvoir), des représentants des forces vives des régions, des organisations de la société civile et des partis politiques. Bien que les participants et leur mode de désignation restent inconnus, plusieurs observateurs estiment que la junte veillera à coopter "des gens qui vont entériner sans contestation" sa volonté.

Fin de la transition en juillet

"Je ne participerai à des assises nationales que si je peux y exprimer librement mes opinions", déclare un homme politique. "Nous ne voulons plus d'une transition militaire. Nous soutenons une transition courte, visant à établir les bases des réformes et à organiser le retour à une vie constitutionnelle normale." Mi-octobre 2022, deux semaines après avoir renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, Ibrahim Traoré avait déjà organisé des assises nationales pour légitimer son pouvoir acquis par la force. Selon la charte issue de ces assises, à laquelle il s'était engagé à respecter, son régime de transition devait prendre fin le 1er juillet 2024, avec l'organisation d'élections visant à rétablir l'ordre constitutionnel.

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